Le blog de Gérard Zabé

Donc la César de la meilleure actrice 2015 a pris sa décision : huit ans après, elle nous quitte. Nous, ce sont aussi bien les forces vives qui font le 7^ème art que tous ceux qui assistent plus ou moins régulièrement aux projections dans les salles obscures. Si l’on en croit sa longue interview dans Télérama, c’est après une mûre réflexion qu’elle s’est décidée.

Avouez que ça a de la gueule : « Je vous annule de mon monde » ! Belle noblesse ! C’est pas comme l’« Au revoir » de Giscard après sept ans à la tête de la France et à qui les urnes avaient indiqué la porte de sortie.

Quoique…

Pas plus qu’on est allé rechercher l’aristo auvergnat, il est peu probable que l’Académie des Arts et Techniques du cinéma pleure durablement le vide abyssal laissé par Madame Haenel.

Au fait, ça fait aujourd'hui 42 ans que Giscard est sorti de notre monde. Sic transit gloria mundi. ( à vos dico) 

Depuis le 31 janvier 2022, c’est silence radio sur ce blog.

Pas loin d’un an à éviter soigneusement les polémiques autour de l’actualité.

En un raccourci vertigineux, au moins ne sommes-nous pas dépaysés par le denier paragraphe du 31 janvier dernier, décrivant le PS plus bas que sous la candidature Hamon. Avec 40% d’inscrits en moins, il en est désormais quasiment à la simple duplication en deux PS qui, chacun de son côté revendique la victoire.

J’ai bien fait de m’abstenir. Et de quoi aurais-je bien pu parler durant ces presque douze mois ? Des dérives poutiniennes, bolsénariennes, mélenchonesques, Xi Jinpienes ; des victoires à la Pyrrhus des Macrons, Rishi Sunak ou encore Charles III ?

Non, vraiment, rien à dire ; rien à écrire.

Et c’est tant mieux, diront certains…

Et puis, voilà : ce mercredi 25 janvier 2023, Madame (ou Monsieur, si vous préférez) Google me propose de réentendre la chronique hebdomadaire de François Morel sur France Inter, celle du vendredi 20. Bien sûr, grâce à la notion de multimedia, on a aussi l’image.

Et donc, après douze mois de silence, l’inspiration est revenue. Je vous la livre sous la forme d'une lettre ouverte :

Monsieur le chroniqueur,

Sachez qu’il m'a fallu pas moins de 5 ans de vie commune pour réussir à faire comprendre à ma femme que le cordon souple attaché aux branches de lunettes devait entourer la tête et donc, ne pas pendre devant le cou, ceci pour éviter que les précieuses prothèses ne tombent à terre.

C'est souvent ce qui se passe chez les presbytes habitués à porter les lunettes sur le bout du nez pour voir loin au-dessus des verres, sans être obligé de les enlever.

Certes le cordon assorti au rouge des branches de lunettes est, chez Monsieur Morel, du plus bel effet sauf, si je peux me permettre, de celui escompté.

Même s'il insiste, je refuse catégoriquement l'idée de 5 ans de vie commune avec Monsieur Morel, malgré tout l'amour (de son humour) que j'ai pour lui.

Une étude de 2020 précise que les Ehpad privés commerciaux représentent 22 % des 600 000 lits d’Ehpad en France

C’est une proportion non négligeable. Plus d’un établissement sur cinq, ça fait un paquet de personnes concernées et, quand il s’agit de s’élever contre des dérives inadmissibles que subit une clientèle constituée exclusivement de cheveux gris, on a l’assurance de faire la une des plateaux de télé, des réseaux dits sociaux et, par rebond, des discours et déclarations d’intention de nos bons candidats suspendus à nos suffrages.

Je n’ai pas l’intention de revenir sur des décisions plus commerciales que sociales qu’ont pu prendre certaines personnalité politiques, hier encore au sommet des sondages : le billet de François Morel sur France Inter, ce vendredi matin, l’a très bien fait pour moi https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-francois-morel/le-billet-de-francois-morel-du-vendredi-28-janvier-2022

Cela étant, après la publication du livre « les fossoyeurs », puis-je dire deux trois choses, d’abord au sujet du personnel agissant dans ces 22% d’établissements et qui, probablement et majoritairement, n’ont pas les mains aussi sales que celles de leurs employeurs. Et aussi et surtout sur les 78% des autres EHPAD.

Bénévole régulièrement impliqué dans plusieurs établissements, je suis souvent le témoin de gestes d’une grande humanité et ce, malgré des moyens qui trop souvent restent en deçà des besoins que requièrent le grand âge et la dépendance. De grâce, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain et le vieillard avec la couche souillée. Non, le personnel que je côtoie un jour par semaine n’est pas indigne de la mission qui lui est confiée ; non, les montages associatifs et publics ne sont pas assimilables au dévoiement commercial visé par Victor Castanet.

A trois mois des présidentielles, les instituts de sondage s’en donnent à cœur joie en termes de supputations, de prévisions, et d’anticipations en tous genres. Les chances d’untel si une telle renonce. Et si untel n’a pas ses signatures, quelle conséquence pour son challenger direct.

et cetera, et cetera , et cetera …

Alors, c’est décidé : à mon tour, je me lance.

Je me plante et qu’est-ce que j’y perd avec mon blog pour happy-few ? Je ne me plante pas, c’est alors la prophétie du quinquennat.

Donc voilà mon analyse dont je reconnais qu’elle est légèrement inspirée de certaines explications entendues au cours de l’année 2011.

Des arguments psychologisants ont avancé, à l’époque, que si Dominique Strauss-Kahn, le candidat de loin le mieux placé, avait totalement dérapé (un peu plus qu’à son habitude) dans sa chambre du Sofitel New-Yorkais en mai 2011, c’était, au fond, parce qu’il ne voulait pas réellement se présenter à la magistrature suprême française l’année suivante. Un acte manqué donc, mais pas si manqué que cela !

A trois mois des prochaines échéances, le candidat de loin le mieux placé, dérape totalement lui aussi (un peu plus que d’habitude) dans sa manière de s’adresser au petit peuple de France, entrainant une bronca qui ne se démentit pas au cours des semaines nous séparant du printemps 2022 et qui l’amène à ne pas se (Re)présenter…

Qui sera le Hollande de la situation ?

S’il vous plait, n’abusez pas de mes talents prémonitoires.

Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté. C’est en 1967 (1968 n’est pas loin), que Guy Béart sort sa chanson qui lui vaudra beaucoup de soutiens et largement autant de coups tordus.

Vous ne dites pas ce que tout le monde sait et on vous le reproche. « Alors Manu, c’est quand que tu te déclares ? »

Vous dites ce que tout le monde pense et on vous le reproche. « Alors Manu, t’as pas honte de dire des gros mots ? »

Bizarre, ce métier où l’on vous reproche tout sans oublier son contraire.

Plus bizarre encore celui de commentateur : « il ne devait pas dire cela, ça lui a échappé;  comme quoi ses belles promesses de fin d’année n’ont pas chassé le naturel revenu au galop ; c’est une lamentable erreur politique...

Et ton commentaire, c’est une analyse profonde ou c’est une banale bévue de pisse copie ?

Bien sûr que le choix des mots est voulu. Comme Béart, Macron aura ses soutiens ; comme lui, il aura droit à tous les coups tordus d’une campagne électorale.

Ah bon, Parce qu’il se présente ?

Non, j’lai pas dit !

En revanche, les antivax, oui, je les emmerde.